Volé et ventant
À la vitesse du son,
Le V veut se voir
bon.
Le V fait trépasser
Les voleurs de
voiture
Dans les virées
dépassées
Des polices aux vingt
montures.
Le V aux visages
voilés
Se gîte vite dans
l’obscurité
De façon à ne pas
divulguer
Ses secrets vivant
d’adversité.
Il révélait des
contes avec lui pour héros indompté
À quiconque voulait
bien les entendre.
Ainsi il s’est venté
auprès de jumeaux abandonnés
Nommés respectivement
Romulus et Romus, fils de son gendre.
La réputation de V
s’est peu à peu forgée,
Alors que les
Romains, vaillants conquérants,
Saluaient leurs
adversaires au nom de V, « À V! ».
V inspirait partout
la crainte et le respect si peu méritants.
Nul n’osait le
provoquer,
Par peur de ses
exploits inventés,
Et donc sa véritable
identité
N’a pas été révélée.
Avare de nature,
Le V vivait à
l’apogée
Du monde de double-V
Grignotant avec
véracité ses pâtures.
Les vagabonds vivant
dans les wagons
Ne disent-ils pas
qu’il va d’un gond
Pour faire des portes
au lieu des ouvertures
Éclairées de ces
wagons obscurs?
Sans doute le W, très
peu important
Et environ
inexistant,
Supportait ce voisin
vantard avide de pouvoir
Avec grandeur d’âme,
sans broncher ni broyer du noir.
Mais même la bonté de
ce saint W
N’est pas arrivée à
apaiser la cupidité
Profite de son nom
pour qui il avait tant travaillé.
Se disant plus
vigoureux que son double douteux,
Le beau V
Ordonne à tous de le
faire supprimer.
Ainsi les Allemands
qui disaient Won
Disent Von,
Et n’ont toujours pas
prévenu les Chinois éloignés.
« Me voilà
débarrassé de ce double dérangeant »,
se dit le V qui
pensait l’affaire classée,
Mais, oh! Il voit le
W qui rit tant qu’il en a mal à la rate,
Car il a convaincu
les Anglais de dire encore une fois ouate.
Et ainsi la lutte
entre les V est loin d’être terminée,
Car le V véloce n’a
pas prévu, sans peur,
Que l’anglais et les
Chinois prendraient de l’ampleur,
Et W, plus rare en
français, est présent si souvent dans d’autres contrées,
Que le V orgueilleux
est vert de jalousie,
Voilà pourquoi ils ne
seront jamais amis.
Ainsi, vous qui
connaissez l’histoire du V,
Retenez qu’il ne faut
pas tant se vanter
Pour en arriver à
croire à ses copieux mensonges,
Et qu’il faut un jour
revenir du pays des songes.
Mais sachez que la
vérité avec un grand V n’a pas peur
Et finit tôt ou tard
par se dévoiler,
Et alors vous risquez
de désappointer
Les personnes naïves quand
elles découvriront le leurre.
Miruna Tarcau, 2003